FACE b #7 - De l'art du langage
iel est formidable; le boom du format newsletter; une nouvelle corde à notre arc; Orelsan maître du game; Laissez-vous convaincre par le pouvoir des mots.
Au menu ce mois-ci :
Le Petit Robert fait parler de lui
Les secrets d’une newsletter réussie
ARC réinvente le showroom virtuel
Le manifeste d’Orelsan
Le boom du format newsletter en chiffres
iel est fort ce Robert
Au moment de clôturer 2021 et de lister les meilleurs coups marketing de l’année, il ne faudra pas oublier de mentionner celui réalisé ce mois-ci par Le Robert avec l’introduction du pronom neutre « iel » dans son édition en ligne. Être parvenu à imposer le sujet comme un des trends du moment au milieu d’une actualité rythmée par l’issue décourageante mais hélas prévisible de la COP26, de l’hystérie médiatique qui accompagne l’entrée en campagne d’Eric Zemmour et de l’arrivée de la cinquième vague de la Covid, relève du génie.
C’est qu’il est malin, Le Robert. Son initiative a tous les attributs du teasing parfait destiné à sonder la population afin de savoir si oui ou non le genre neutre intègrera définitivement son édition papier au printemps 2022. Quoi de mieux en effet qu’une polémique dont notre pays a le secret pour mener à bien son projet ? Pour cela, il suffit de compter sur l’esprit Français, si exaltant et déconcertant à la fois.
Faire entrer dans le dictionnaire un mot forgé par les partisans du « wokisme » est-il aussi absurde que certains défenseurs de la langue française l’affirment ? Le Robert défend que celle-ci ne doit stigmatiser personne et rappelle que « sa mission est d’observer l’évolution d’une langue française en mouvement, diverse, et d’en rendre compte. » Un peu comme le rôle de la publicité est d’analyser les mutations de notre société, si complexe, et d’aider les marques à en adopter les codes.
Dans la langue, c’est l’usage qui prime
En fin de compte, les linguistes du Robert ont compris que, dans la langue, c’est l’usage qui prime. Que le mouvement woke finisse par avoir gain de cause ne doit pas nous étonner, c’est le sens de l’Histoire et il est inutile de vouloir s’y opposer. En revanche, il est de notre responsabilité de définir l’usage correct de ce « iel. En français comme dans n’importe quelle langue, les mots ont un sens, et il n’y a rien de plus dangereux que de le travestir quand cela nous arrange. Dans le climat actuel, si fragile, où trop de personnes pactisent avec leur conscience, ouvrir un dictionnaire est certainement le geste le plus responsable qui soit.
La newsletter, ce nouvel objet du désir
Dans la fourmilière du Net, certains chiffres donnent le tournis. Celui-ci par exemple : chaque jour, à travers la planète, pas moins de 269 milliards d’e-mailings sont envoyés. Autant dire que pour émerger de ce flot continu d’information et éviter que le vôtre finisse dans la corbeille en un quart de seconde, vous avez intérêt à soigner votre message. Or justement, en offrant un moyen de communication direct, indépendant des algorithmes, facile à mettre en place, peu coûteux et garantissant un ROI imbattable, la newsletter coche toutes les cases du canal de communication idéal pour susciter le désir chez les communicants.
Snobé pendant des années, le format opère un spectaculaire come-back, au point que les GAFAs en font un nouveau levier de développement : Facebook (Bulletin), Google (Museletter) et Twitter (Revue) ont chacun récemment investi dans des outils à même de répondre à l’appétit grandissant des annonceurs.
L’erreur la plus courante en matière d’emailing est de céder au mélange des genres
Ce retour en grâce s’explique en partie par le désir de rationalisation exprimé par les marques vis-à-vis des réseaux sociaux, dont la logique de performance est parfois jugée trop complexe. Mais pas seulement. La profusion de plateformes dédiées à la réalisation de newsletter contribue elle aussi à démocratiser sons usage. Désormais, n’importe qui se voit offrir la possibilité de créer son support sans rédiger une ligne de code. Encore faut-il éviter les erreurs qui tueraient le projet dans l’œuf. La plus courante est celle qui consiste à céder au mélange des genres.
Une newsletter éditoriale n’a rien à voir avec un dispositif de mass-mailing ou d‘e-mailing ABM/personnalisé. Le premier est adressé à toute la base de données clients et son objectif est d’informer et de faire connaître une offre ou un produit. Le second est pensé pour une typologie de prospects et donc personnalisé, et il cherche à influencer. Dans les deux cas c’est l’offre qui prime, l’email est plus intéressé qu’intéressant.
La newsletter éditoriale elle, a vocation à constituer une audience et à engager. Elle vend donc du contenu et, osons l’affirmer, de l’intelligence.Canal narratif par excellence, elle crée un rendez-vous et une habitude de lecture tout en laissant à son destinataire la liberté de la lire quand il le souhaite - contrairement aux réseaux sociaux où les contenus disparaissent dans le flux si l’on ne le regarde pas tout de suite.
Si son principal atout est de proposer un contenu à forte valeur ajoutée, cela implique de définir une promesse éditoriale et de s’y tenir. Et surtout ne jamais céder à la tentation d’y faire rentrer ses besoins marketing. Dans le contexte actuel, alors que les marque sont invitées à se montre généreuses et constructives, la curiosité est tout sauf un vilain défaut. Provoquez-là ! Racontez vos histoires.
Metaverse : une nouvelle corde à notre arc
Non mais qu’est-ce qu’il croyait Zuckerberg ? Qu’il lui suffirait d’annoncer le changement de nom de Facebook en Meta et ainsi justifier la nouvelle orientation stratégique de son groupe vers le metaverse pour subjuguer la planète ? Pari perdu Mark ! Chez Brainsonic, cet univers virtuel est déjà une réalité, nous l’avons déployé cette année pour notre client ARC, le spécialiste des arts de la table.
Confronté cette année à l’impossibilité de présenter sa gamme de produits en présentiel lors des rendez-vous traditionnels que sont les salons, événements et autres showrooms à cause de la crise sanitaire, le groupe a fait appel à Brainsonic pour digitaliser sa stratégie commerciale et son expérience client en créant Arc Showroom.
L’art de la table est une invitation au partage, aussi la recommandation soumise par l’agence consistait à sortir le grand jeu et créer une expérience totalement immersive et personnalisée. La plateforme conçue en 3D photoréaliste dépasse de très loin les standards habituels des catalogues en ligne du secteur et permet à ARC d’aller à la rencontre de ses partenaires, clients et prospects : une scénographie virtuelle conçue autour de huit espaces spécifiques des univers de la maison, de l’hôtellerie, du design et de l’innovation, dans laquelle les produits sont véritablement mis en situation pour une expérience purement immersive.
40% des références ARC sont déjà consultables sur la plateforme
Lors de sa première visite sur Arc Showroom, le client est guidé par un responsable commercial qui lui fait explorer les différentes espaces de vie, comme s’il était dans un espace réel, chacun étant libre d’y revenir quand cela lui chante par la suite. 40% des références ARC sont déjà consultables sur la plateforme, où chaque produit est présenté en 3D sous tous les angles avec ses aspects techniques, les échantillons pouvant être commandés directement. Un service qui permet au groupe de récupérer de précieuses données sur les intéressés.
Développée par les équipes Web et Event de l’agence en 5 mois, et lancé en avril 2021, la plateforme a d’ores et déjà permis à ARC de réaliser un chiffre d’affaires de 7 M€ pour 1 000 personnes déjà inscrites. Des performances remarquables qu’explique en grande partie la durée moyenne des visites, qui dépasse 1h ! Des performances qui ont convaincu ARC de pérenniser la plateforme dans un contexte hors Covid, de programmer des évolutions technologiques et d’élargir la gamme des produits référencés en 2022.
Le manifeste d’Orelsan
Ça y est, cette fois on y est : la France est entrée en campagne. Maintenant que le parti LR a désigné sa candidate à la fonction suprême et que mister Z en a officiellement endossé les habits - à fort relents de naphtaline -, la course au pouvoir suprême est lancée. Enfin presque. Il n’en manque plus qu’un sur la ligne de départ pour que l’on soit au complet. Mais lui occupe déjà le poste, ce qui en fait un candidat à part.
On y est, donc. Les meetings ont démarré et avec eux les punchlines sans lesquelles on risquerait de trouver le temps long d’ici le 10 avril. Il est à craindre que les noms d’oiseau ne tardent pas à voler dans la foulée des chaises de Villepinte ; nous voilà suspendus aux lèvres de ces figures nationales sensées connaître mieux que quiconque ce que les Français ont dans la tête. Comme d’habitude, ça va causer dans les bistrots et sur les réseaux. Ça risque d’être folklo.
« C'est quand même quelqu'un qui dépeint la société comme un sociologue »
Étonnamment, il en est un qui a pris tout le monde par de court en livrant une vision de la société qui a même bluffé le Président de la République himself : « C'est quand même quelqu'un qui dépeint la société comme un sociologue » aurait déclaré Emmanuel Macron en parlant de lui.
Lui, c’est Orelsan. Sa vision de la France ? La chanson L’odeur de l’essence nous la livre en substance : Plus personne écoute, tout l'monde s'exprime/Personne change d'avis, que des débats stériles/Tout l'monde s'excite parce que tout l'monde s'excite/Que des opinions tranchées, rien n'est jamais précis/Plus l'temps d'réfléchir, tyrannie des chiffres/Gamins d'douze ans dont les médias citent les tweets/L'intelligence fait moins vendre que la polémique.
L’incendie nous guette, chacun gratte son allumette, et à ce rythme-là il ne restera bientôt que des miettes (qu’est-ce que vous croyez, ici aussi on manie la rime riche !).
Au-delà de la création artistique, dont on est libre de penser ce que l’on veut, c’est surtout la campagne de lancement de l’album Civilisation qui rafle tous les suffrages.
L’industrie musicale nous avait déjà habitué à des dispositifs audacieux, mais il faut reconnaître que le rappeur de Caen et sa maison de disque, Wagram Music, ont livré une leçon de marketing pour la sortie de ce nouvel opus. Un dispositif qui fait figure de cas d’école tant il a été maîtrisé de bout en bout. Vous avez raté les épisodes ? On vous refait l’histoire :
Une leçon de marketing maîtrisée de bout en bout
La rampe de lancement de la fusée est la révélation le 15 octobre dernier d’un documentaire sur l’artiste, Orelsan : montre jamais ça à personne, sur la plateforme d’Amazon, Prime Video. Le film, tourné par celui que l’on peut alors considérer comme le porte-parole du chanteur, son frère Clément Cotentin, retrace l’évolution de l’artiste, de ses premiers flows jusqu’à sa consécration. Comme un symbole, cette période de l’enfant de Caen sera, à l’initiative de l’agence Marcel, déclinée en exposition photo éphémère longue de 245 kilomètres sur les panneaux 4x3 présents sur la route départementale D613 reliant la citée normande à Paris.
Douze jours plus tard, le rappeur se met en scène dans une vidéo diffusée sur son compte Facebook dans laquelle il annonce la précommande de l’album et son concept : pas une seule version du CD, mais 15 - une par chanson – chacune avec une « rondelle » spécifique, dont une, pour le morceau La Quête, signée par lui et disponible en seulement 500 exemplaires.


Une mécanique de la rareté payante puisque les précommandes explosent (50 000 avant la moindre écoute) au point de planter le site de paiement payzen.
Un exemplaire d’édition limitée mis en vente à 5 500 € sur le Bon Coin.
Pour pimenter encore un peu plus le lancement, Orelsan est allé jusqu’à glisser des tickets d’or dans cinq exemplaires de son album, de façon totalement aléatoire. Pour les heureux possesseurs, un accès à tous ses concerts, à vie ! On n’ose imaginer à quel prix un tel sésame pourrait se monnayer sur le Net. À titre indicatif, un exemplaire de l’édition limitée de La Quête a été proposée à 5 500 € sur Le Bon Coin…
Disque d’or avant même sa sortie le 19 novembre, Civilisation a explosé tous les records du rap français : 94 306 exemplaires vendus en seulement trois jours, et 10,3 millions de streams sur Spotify en 24h. Enfin le clip de L'odeur de l'essence, le titre incandescent révélé deux jours avant la sortie de l’album, a enregistré 2 millions de vues en 24h.
Qui peut s’assoir à la table d’Orelsan aujourd’hui et lui dire “j’ai fait une meilleure campagne que toi” ? Objectivement, personne.
269 milliards d’emails échangés chaque jour, et vous, et vous, et vous…
Retrouvez ici notre série vidéo #CausonsContentStrat proposée par le blog /Think_Fat/ de Brainsonic Corp, dans laquelle notre expert Cyril Dhénin répond aux différentes questions essentielles afin de comprendre les enjeux du content marketing.
📨 📬 “Newsletters et e-mailing, quelles règles du jeu pour 2022 ? ” Notre prochaine Masterclass avec La Réclame c’est le 15 décembre, inscription ici !
🎤 Pourquoi faut-il réinventer le Content Marketing ? Une interview de Cyril Dhénin dans J’ai Un Pote Dans La Com
#Ppppsssssssttttt… A tous ceux qui disent "c'est pas un peu trop B2B, non ? », on a un truc à leur dire !
🏆🏆🏆 1 Grand Prix et 2 OR aux derniers Grands Prix Top/Com Consumer 2021 !
🥈 Grand prix Trophée E-commerce : Arc et Brainsonic ont remporté l’argent dans la catégorie “Catégorie Expérience client à distance”.
🥈 Grand Prix Trophée Marketing : Encore l’argent pour ARC et Brainsonic dans la catégorie « B to B ».
🎄 La Christmas Party de l’Adetem c’est le 9 décembre dans nos locaux !
On en a fini, et 2021 touche à sa fin… Mais FACE B sera évidemment d’attaque pour démarrer 2022 en fanfare.
Joyeuses fêtes et rendez-vous… l’année prochaine.
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