FACE b #6 - Human first of all
Le rebond post Facebook files; le social commerce nous emballe; un capcha plus humain qu'il n'y parait; causons Content Strat... Si l'action naît de la réflexion, vous n'allez pas tarder à agir.
Au menu ce mois-ci :
Comment digérer la crise des Facebook files ?
Les belles promesses du social commerce
ONU Femmes France boostée par un capcha
Les clés du content marketing
Le logo, première vitrine de la marque
À table !
En 2004, Patrick Le Lay, alors Pdg de TF1, déclarait dans une interview : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible ». Une phrase qui, à l’époque, avait provoqué pas mal de remous au sein du microcosme médiatique et suscité l’indignation de bon nombre d’observateurs. Mais passé le brouhaha provoqué par cette « micro-crise morale », chacun était rapidement revenu à ses affaires. Il faut dire qu’à l’époque, la défense des intérêts des clients-annonceurs devançait très largement celui des consommateurs…
Dix-sept ans plus tard, après que le digital a bouleversé l’écosystème publicitaire et que les réseaux sociaux ont envahis nos vies, ce sont de nouvelles déclarations, venues d’outre-Atlantique cette fois-ci, qui viennent bousculer nos convictions. Celles de la lanceuse d’alerte Frances Haugen qui, face au sénat américain, a accusé début octobre les dirigeants de Facebook de faire primer « le profit à la sûreté de ses utilisateurs ». Pour l’ex-employée du géant de Menlo Park, les choix faits au sein de Facebook sont « désastreux pour les enfants, la sécurité publique, la vie privée et la démocratie ». Et d’ajouter, « Facebook doit se déclarer en faillite morale ».
Les mots sont durs, le constat implacable. Par la force des choses, ils nous renvoient inévitablement à notre propre responsabilité, nous, agence, dont Facebook est un partenaire incontournable. Chez Brainsonic, nous croyons dur comme fer aux bienfaits des réseaux sociaux. Ils sont un pilier essentiel de tout dispositif destiné à engager les audiences de nos clients. Miser sur eux, c’est la garantie d’entrer en connivence avec une foule de communautés avides de nouvelles expériences. À condition de le faire de façon honnête. Dès lors, que fait-on ? La question est cruciale pour l’écosystème publicitaire. Car désormais, nous savons. Tout le monde sait.
Sacrifier la morale sur l’autel de la performance n’est pas une option acceptable, mais renier Facebook ne l’est pas plus.
Sacrifier la morale sur l’autel de la performance n’est pas une option acceptable, c’est une évidence. Surtout dans une période où l’exemplarité, la responsabilité et la transparence sont élevées au rang de valeurs sacrées par le grand public. Mais renier Facebook ne l’est pas plus.
À vrai dire, il est sans doute temps de se regarder en face et, ensemble, de construire un nouveau récit autour des réseaux sociaux. Pour commencer, nous pourrions nous inspirer de ces histoires anciennes dont la morale est faite pour nous rendre meilleurs. Celle qui suite est amérindienne, prenez le temps de la lire :
« Un soir, un vieil indien Cherokee raconte à son petit-fils l’histoire de la bataille intérieure qui existe chez les gens et lui dit :
- Mon fils, il y a une bataille entre deux loups à l’intérieur de nous tous. L’un est le Mal, c’est la colère, l’envie, la jalousie, la tristesse, le regret, l’avidité, l’arrogance, la honte, le rejet, l’infériorité, le mensonge, la fierté, la supériorité, et l’égo.
L’autre est le Bien : c’est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. »
Le petit fils songea à cette histoire pendant un instant et demanda à son grand-père :
- Lequel des deux loups gagne ?
Le vieux Cherokee répondit simplement : Celui que tu nourris. »
Si par manque de vigilance nous avons chacun à notre niveau participé à nourrir ces dernières années le côté obscur des réseaux sociaux, aveuglés par la gloutonnerie des utilisateurs, alors il est temps de changer le menu. S’il revient à Facebook de faire son examen de conscience, c’est aussi à nous de trouver les bonnes recettes pour l’y aider. « On ne peut pas faire de cuisine si l’on n’aime pas les gens », aimait à dire le chef Joël Robuchon. C’est pareil en communication.
On se met à table ?
Si tu ne viens pas au social commerce, le social commerce viendra à toi
L'essor spectaculaire du commerce électronique dans le contexte des restrictions de mouvement causées par la COVID-19 a fait bondir sa part du total des ventes au détail au niveau mondial de 16 % à 19 % en 2020, pour atteindre 26,7 Mds€ selon les estimations du rapport de la CNUCED* publié en mai dernier. Une croissance qui ne fait que confirmer la bascule qui s’est opérée depuis plusieurs années dans l’univers du retail. Mais ce mouvement n’était que les prémices d’une révolution qui s’annonce bien plus spectaculaire : l’avènement du social commerce.
Les habitudes prises par les consommateurs pendant la pandémie mondiale, associées à l’influence des jeunes générations et à l’emprise des réseaux sociaux sur notre quotidien nous laissent penser que nous sommes en effet en passe de vivre une bascule décisive.
Demain, le social commerce pourrait devenir la nouvelle norme du retail.
Demain, le social commerce pourrait devenir la nouvelle norme du monde du retail. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les performances du marché chinois, pionnier en la matière : 363 milliards de dollars de ventes sont attendus d'ici la fin de l'année, selon un rapport signé Emarketer. Là-bas, le « shoptainment » est déjà une réalité.
En France, si un tiers des consommateurs a déjà réalisé un achat via un réseau social, on estime à 31% la croissance annuelle du social commerce d’ici à 2024. Pour les marques, l’enjeu est donc crucial : celles qui seront capables de pivoter et de s'adapter aux nouvelles technologies et plateformes auront plus de chances de survivre et de prospérer, en offrant une expérience immersive et fluide du divertissement, du commerce et du contenu.
Pour y parvenir, il est important d’assimiler certains fondamentaux. Si le social commerce est amené à prospérer, c’est parce qu’il permet de dépasser la frustration née de l’expérience d’achat sur les sites de e-commerce.
4 utilisateurs sur 10 seulement sont satisfaits de leur expérience de shopping en ligne versus en magasin d’après une étude menée par Comscore. Quatre faiblesses sont notamment pointées du doigt par les consommateurs : des vitrines shopping à l’UX similaire, une recherche d’information trop solitaire, une ère de l’hyper choix qui complexifie l’identification des marques, des choix techniques qui viennent rompre la fluidité du parcours d’achat.
Rendre l’expérience shopping en ligne aussi humaine et conversationnelle que sur un lieu de vente.
Des éléments qui constituent autant d’opportunité pour l’avènement du social commerce, afin de rendre l’expérience shopping en ligne aussi humaine et conversationnelle que sur un lieu de vente.
Pour développer une stratégie de social commerce efficiente, les marques doivent à nos yeux s’appuyer sur trois piliers : Tout d’abord, les formats natifs des plateformes. Facebook, Instagram, Pinterest, TikTok… Toutes ont saisi les enjeux de ce mode d’achat et intègrent désormais les fonctionnalités shopping pour répondre aux attentes de leurs utilisateurs qui exigent désormais que tout soit à porter de clic et que rien ne vienne entraver leur navigation sur l’application.
La dimension commerce du social média prend également corps à travers l’essor du live shopping, qui permet de mobiliser les communautés lors de temps forts sociaux de plus en plus précomptés par les influenceurs. Une approche qui nécessite toutefois d’avoir une posture éditoriale forte et de ne pas se contenter de brancher son flux de produit sur la plateforme.
Enfin, c’est aux marques elles-mêmes de repenser leurs propres écosystèmes « social by design », et d’emprunter aux réseaux sociaux leurs fonctionnalités et leurs codes afin de rendre leurs sites et applications conversationnelles et marchands. Des plateformes techniques telles que Aquire, Shopify, Surfly ou TokyWoky permettent d’ores et déjà d’intégrer ces solutions. Comme le dit l’adage, les essayer c’est les adopter…
*Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
Laissez germer les bonnes idées
Une bonne idée, c’est comme le bon vin, plus elle mature, meilleure elle devient. ONU Femmes France en a eu la démonstration avec le dispositif que l’agence a déployé pour sa campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes #Nignoronsplus, qui vient d’être récompensée par un trophée argent au Grand Prix de la Good Économie.
À l’origine de cette campagne, des chiffres glaçants : en 2020, 125 morts violentes au sein du couple ont été recensées par les services de police et unités de gendarmerie ; durant le 1er confinement, le nombre de signalements pour violences domestiques a augmenté de 30% ; en France ; plus de 8 femmes sur 10 déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement dans les lieux publics ; et en Europe, 6 femmes sur 10 ont déjà subi des violences sexistes ou sexuelles au cours de leur carrière.
Bien souvent, nous faisons semblant de ne pas voir ces sévices
Malgré cet effroyable constat, une réalité demeure : bien souvent, nous faisons semblant de ne pas voir ces sévices. Pour y remédier, l’agence a conçu une campagne qui pousse à ne plus ignorer les violences faites aux femmes et à devenir actif. « L’idée était de détourner le principe des Captcha, qui vérifient que l’internaute est bien humain en le forçant à se montrer plus intelligent que la machine par le biais d’images à déchiffrer, explique Léa Ede, Directrice Artistique chez Brainsonic. En l’occurrence ici, des images de violences envers les femmes sur lesquelles il est obligé de cliquer pour poursuivre sa navigation : agression sexuelle, harcèlement sur le lieu de travail, violence conjugale, agression dans les transports en commun. Ce clic incitait par ailleurs l’internaute à donc se montrer actif en faisant un don en faveur de l’association.
Pour la petite histoire, ce concept a germé dans l’esprit de Léa alors qu’elle était encore étudiante à l’ECV Nantes, en 2018, lors d’une compétition fictive. Il a donc suffi du brief formulé par ONU Femmes pour que l’idée remonte à la surface et que l’agence la concrétise à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre 2020. Portée par un plan média print (Paris, Lille et Marseille), digital et social media, la campagne #Nignoronspas a permis de toucher 5,6 millions de personnes et d’enregistre 7,8 mille clics sur la page de don.
Découvrez /Think_Fat/, le blog de Brainsonic Corp.
/Think_Fat/ est un blog qui fait réfléchir grâce à des articles écrits par les experts de Brainsonic Corp, bras armé B2B & Corporate de Brainsonic. Pour inaugurer notre série vidéo #Causons, nous avons donné la parole à Cyril Dhénin, notre expert Content Strat et Performance. Dans une série de 6 épisodes, il répond à différentes questions essentielles afin de comprendre les enjeux du content marketing.
Nous vous invitons à regarder les 1ers épisodes de la série #CausonsContentStrat ici
Le logo, l’atout charme des marques
À l’heure où le social media rabat les cartes du mix-marketing et où la raison d’être accapare l’esprit des dirigeants d’entreprise, une étude Vistaprint réalisée par OnePoll et publiée début octobre insiste sur l’influence des logos sur les habitudes d’achat des consommateurs. Qu’ils demeurent un incontournable de l’identité de marque n’est pas une surprise en soi, mais qu’ils devancent le produit lui-même comme l’élément principal qui permet aux consommateurs de se rappeler d’une marque ou d’une entreprise l’est davantage. On sait depuis longtemps que la puissance évocatrice d’un logo bien conçu est un gage de reconnaissance, mais on découvre grâce à l’étude qu’un logo réussit est surtout synonyme de professionnalisme, de modernité et de qualité.
Second enseignement à retenir de l’étude, l’appétence de la génération Z pour les marques étrangères qui collent à leur style de vie, telles que Apple, Netflix ou Instagram. Un constat beaucoup moins évident pour ce qui est des marques françaises. Le top 3 des logos français les plus marquants pour cette génération est en effet occupé par Chanel, Carrefour et Yves Rocher… Ce qui signifierait que la représentation des marques de la French Tech n’est pas vraiment en phase avec les promesses qu’elles affichent en termes de business. Ce qui est au mieux frustrant, au pire désolant.
🏆 Grand prix de la Good Economie : Notre campagne en faveur d’ONU Femmes France, l’organisation de l’ONU consacrée à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes dans le monde entier, a remporté l’argent dans la catégorie “Préserver une santé durable” (prix corporate).
🏆 Grand Prix Stratégies de l’Expérience Client 2021 : Microsoft et Brainsonic Event ont remporté le bronze pour le dispositif « 24h Holographic Surgery », dans la catégorie « utilisation innovante de la technologie / Réalité augmentée / VR ».
🌎 Brainsonic « Médaillé d’argent ECOVADIS », avec la note de 54/100. Il s’agissait de l’un de nos objectifs de l’année dans le cadre de notre démarche RSE. Brainsonic fait désormais partie des 25% d’entreprises françaises évaluées sur les critères RSE Ecovadis.
💻 Brainsonic assure la production de l’émission Rôles Modèles LGBT+ et Allié·e·s, guidée par l’association l’Autre Cercle qui œuvre pour l’inclusion des personnes LGBT+ dans le monde du travail. Un combat et des valeurs partagées par l’agence depuis toujours. L’émission est disponible ici !
💸 🛒 Découvrez la Masterclass Social Commerce de Brainsonic x La Reclame “Comment réussir votre stratégie social commerce” en replay ici
On en a fini. Mais FACE b, c’est comme une bonne recette, elle a comme un goût de reviens-y.
On vous donne donc rendez-vous le mois prochain.
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