FACE b #5 - Suivre son instinct
L'art, média de masse par excellence; moins de blabla et plus de datas pour la RSE; si tu n'as pas le M tu as la N ; la folie des NFTs... Si vous ne nous lisez pas, vous aurez raté votre journée.
Au menu ce mois-ci :
Le triomphe de l’art urbain
De bons chiffres vaudront bientôt plus qu’une bonne idée
Motorola peut compter sur son batwing
Omegle, booster inattendu de talents
Les NFTs n’ont pas fini de nous surprendre
Convaincre, c’est tout un art
L’actualité de ces dernières semaines a amené son lot de controverses dont raffolent les Français. Mais parmi elles, il en est une dont il faut se réjouir tout particulièrement. Il s’agit de de la question soulevée par l’empaquetage à titre posthume de l’Arc de Triomphe par Christo et Jeanne Claude qui, il faut bien l’avouer, a totalement subjugué les Parisiens : est-ce bien de l’art ? Vaste débat qui n’a pas fini d’alimenter les conversations tant il est difficile d’y apporter une réponse unanime.
Ce qui est incontestable en revanche, c’est que cette œuvre hors norme n’a laissé personne indifférent. Et c’est bien là l’une des fonctions essentielles de l’art : fasciner, créer des passions, permettre l’expression des individus et favoriser le partage des émotions. En cela Christo et Jeanne-Claude ont réussi leur pari. Que des milliers de badauds se soient précipités dare-dare place de l’Étoile pour observer l’ouvrage et se forger leur propre opinion est une victoire en soi. Pas seulement pour celles et ceux qui défendent la place de la culture dans le débat public, mais pour chacun d’entre nous. Car que l’on y soit sensible ou non, l’art sous toute ses formes est une composante essentielle de notre bien-être et du vivre ensemble.
L’art est un média de communication de masse
L’artiste Claude Philippe Nolin ne dis rien d’autre lorsqu’il affirme que « l’art est un média de communication de masse qui permet à l’artiste de communiquer des idées, des impressions et des émotions par l’usage de la mise en scène esthétiques et transcendantes visant à établir une certaine communication d’esprit avec le public ».
Si la publicité n’est pas un art en tant que tel, nul doute qu’elle entretient un lien étroit avec lui et que sur certains points, elle s’apparente à l’art. N’oublions pas d’ailleurs qu’elle est à l’origine d’événements tout aussi spectaculaires que l’empaquetage de l’Arc de Triomphe au cœur de la capitale. Souvenez-vous des Champs-Élysées recouverts de blé pour la fête de la Moisson en juin 1990 ou du préservatif enfilé sur l’obélisque de la place de la Concorde le 1er décembre 1993 par Act-Up lors de la journée internationale de la lutte contre le sida.
Pour chacune de ces démarches la question n’était pas de savoir si cela avait un sens ou non mais plutôt de faire passer un message, d’élever les consciences, de faire raisonner en nous ce qui nous rend vivant à travers une émotion. Paris gagnants à tous les coups.
La CSRD, le brief qui tue
Qu’est-ce qu’il vaut mieux quand on est une marque, craindre le courroux des consommateurs ou celui du législateur ? Ni l’un ni l’autre évidemment ! Car dans les deux cas les conséquences peuvent s’avérer désastreuses.
Dans le contexte actuel, une entreprise qui s’attire les foudres du grand public doit s’attendre à être mis au pilori sur les réseaux sociaux, voir sa réputation écornée et craindre une sanction sur ses performances commerciales à plus ou moins long terme. D’un autre côté, si pour quelque raison que ce soit elle est punie par la loi, les conséquences sont sensiblement les mêmes, à ceci près que la responsabilité pénale de ses dirigeants est directement engagée.
Autant dire qu’il est vivement recommandé aux annonceurs de ne pas tenter le diable. Or, en matière de RSE, s’il est indéniable que la pression populaire et la sincérité de certains dirigeants d’entreprise contribuent à faire évoluer les mentalités, nous sommes loin d’avoir atteint un niveau de transparence satisfaisant.
Une majorité de Français estime que la communication des marques sur leur démarche ne correspond pas à la réalité.
Comme le rappelle l’Observatoire du Goodvertising paru en juin dernier, une majorité de Français estime que la communication des marques « for good » en faveur de l’économie, du social ou de l’environnement ne correspond pas à la réalité. Malgré la crise, la moitié des sondés indiquent qu'ils n'ont observé aucune évolution significative dans la démarche des entreprises alors qu’en avril 2020, 67% d’entre eux considéraient que leur communication devait changer.
Face à ce constat, nos dirigeants politiques sont tentés de sortir le bâton.
Olivia Grégoire, Secrétaire d’État chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable n’y est pas allée par quatre chemins le 27 août dernier aux Universités d’Été de l’Économie de Demain, organisé par le mouvement Impact France : « On est passé du temps de la sincérité au temps de la véracité et des faits, a-t-elle martelé. Je n’ai plus envie de croire sur parole. Je n’ai plus envie de croire en des rapports annuels où il y a des jolies phrases et de belles photos. J’ai envie de tableaux Excel avec des données brutes, réutilisables, accessibles pour les médias, les citoyens, les chercheurs… et opposables ; j’ai envie d’une vraie politique d’open data en matière de responsabilité de nos entreprises. »
Si on la prend aux mots, forcément, pour nous autres publicitaires le défi s’annonce complexe. La perspective de devoir cracher des tableaux Excel en guise de copy strat a quand même de quoi aliéner un créatif…
On vous a accroché ? La suite de cette tribune est à découvrir ici :
Un M fort en thème
La force des logos iconiques est d’être immédiatement identifiés quel que soit la façon dont ils sont exposés. La liste est longue de ces symboles si profondément ancrés dans nos mémoires que nommer la marque à laquelle ils sont rattachés relève quasiment du réflexe. Motorola dispose de cet atout avec son fameux batwing. Un logo si puissant que l’on se laisserait presque aller à penser que la moitié du job est fait à partir du moment où on l’appose sur une création publicitaire. La réalité est un peu plus nuancée, évidemment. Mais il est indéniable que ce M est inspirant. Et l’utiliser en signe de ralliement s’est forcément imposé à nous au moment de concevoir la campagne T’as le M, déployée au printemps dernier pour promouvoir la sortie de ses nouveaux smartphones Moto g50 et Moto g100.
Pour infiltrer les communautés des jeunes générations, le jeu consiste à adopter leurs codes et leurs langages. Or, avec le batwing, le sésame était tout trouvé. L’idée était de démontrer qu’avoir le M est une façon de se distinguer et d’être singulier : si tu as le M, c’est que tu n’as pas le même smartphone que tout le monde.
Pour prolonger la dynamique de la campagne durant l’été, l’agence a déployé un dispositif influence et social media axé sur le gimmick J’ai le M. Objectifs : travailler la préférence de marque et récupérer de l’UGC. L’agence a pour cela collaboré avec des influenceurs singuliers et malins qui ont reçu pour mission de faire apparaître le logo batwing là où on ne l’a jamais vu, dans un univers créatif propre à chacun. Un pari relevé par Clothilde Puy, designer textile spécialisée dans le tissage et le tuftage ; Arnaud Baptise, chef cuisinier révélé par la saison 12 de Top Chef ; et Aurély Cerise, Directrice artistique, set designer et paper artist. Tous trois ont mobilisé leur communauté grâce à leurs créations atypiques, et invité leurs fans à jouer le jeu de leur côté dans le cadre d’un jeu concours dont la prime était un week-end qui a le M, soit dans une capitale européenne commençant par… la lettre M évidemment. Avec plus de 5 millions d’impressions et des contenus qui atteignent un taux d’engagement allant jusqu’à 30% sur les stories, la mission s’est révélée un franc succès en matière de visibilité et de notoriété de marque.
Omegle, nouvelle scène musicale inattendue
S’il fallait retenir un bienfait de la pandémie de la Covid 19, c’est qu’elle a permis l’émergence d’applications et l’affirmation de réseaux sociaux grâce auxquels la plupart des habitants de la planète ont pu rester en contact. De Tik-Tok, qui est passé de 507 millions d’utilisateurs fin 2019 à près de 2 milliards un an après, à Twtich, en passant par Discord, Snapchat ou Instagram, les influenceurs.ses s’en sont donnés à cœur joie pour produire des contenus à même de satisfaire notre gloutonnerie digitale.
Le pari n’était pas gagné d’avance. Car quand on est privé de distraction, forcément l’inspiration s’amenuise. Le risque est alors de tomber dans un ennui fatal. Sur Omegle, la plateforme de rencontre aléatoire semblable à Chatroulette, il est indispensable d’être capable de rompre la monotonie des échanges. Car vouloir dialoguer avec un inconnu sur un sujet donné implique un minium d’engagement dont tous les utilisateurs ne sont manifestement pas capables. Certains artistes ont d’ailleurs profité du stand-by qui leur était imposé pour faire exploser leur cote de popularité sur la plateforme.
Parmi ceux qui ont su le mieux tirer leur épingle du jeu, Harry Mack est sans conteste le plus impressionnant. Ce rappeur américain a fait d’Omegle son terrain de jeu favori pour faire parler son flow. Il y improvise des freestyles entièrement basés sur trois mots que lui suggèrent ses interlocuteurs et s’autorise même à jouer avec leurs réactions tout en maintenant le rythme de sa création. Le regarder commenter en live une partie d’échec tout en improvisant sur les coups joués par les adversaires connectés avec lui est une expérience assez stupéfiante.

Ses performances baptisées Omegle Bars l’ont propulsé sur le devant de la scène, si bien qu’il a eu droit à un passage dans le célèbre Ellen DeGeneres Show, et qu’une compilation en deux volumes regroupant ses meilleures impros est sortie fin août sur Spotify et Apple Music.
Les NFTs affolent les compteurs
Le 21 septembre dernier, la French Tech a enregistré la plus grosse levée de fonds de son histoire : 680 M$. La pépite à l’origine de ce jackpot est Sorare, start-up qui mise sur la technologie des NFT (Non-Fongibles Token) pour créer un jeu en ligne d’échange de vignettes de joueurs de football. La valorisation de la jeune entreprise à hauteur de 4,3 Mds$ est un nouvel exemple de l’incroyable essor pris par cette innovation qui secoue le monde du digital depuis plusieurs mois. Un NFT est un jeton virtuel, c’est-à-dire un certificat d’authenticité infalsifiable d’une œuvre numérique hébergée sur la blockchain. Une fois acquis, ils peut être échangé ou cédé en toute transparence et de façon sécurisée. Chaque NFT est ainsi unique, traçable, authentifiable, et permet d’être propriétaire de tout ou partie d’un actif numérique.
À moins de s’être coupé du monde ces derniers mois, difficile d’être passé à côté de l’euphorie qui s’est emparée de ce marché extrêmement lucratif depuis le début de l’année. Le monde de l’art en général, et de l’art numérique en particulier, s’est pris de passion pour ce nouveau business model qui accompagne le succès grandissant de la crypto monnaie à travers le monde. Créés sur une plateforme de contrats intelligents telle que Ethereum, les NFT sont aujourd’hui l’objet d’une spéculation exponentielle et quelque peu irrationnelle, certaines transactions atteignant des sommes astronomiques (voir ci-dessous). Après avoir connu un gros coup de mou en juin, les transactions ont repris de plus belle fin août, comme le montre le site Nonfungible.com, qui agrège les données des ventes des NFT.
Véritable aubaine pour les artistes désireux de valoriser leurs créations auprès de nouveaux publics, les NFT suscitent également un vif intérêt de la part du monde du sport, comme le prouve le succès de Sorare. En plus de réinventer le concept des cartes de football à collectionner, la start-up y a associé une valeur d’usage avec un fantasy game permettant aux détenteurs de cartes de se défier tout au long de la saison et de gagner de nombreux lots.
Plus populaire car forcément plus accessible, le foot pourrait être le tremplin d’une nouvelle ère pour le business des NFT…
On ne fait pas toujours les gros titres mais ça ne nous empêche pas de pavoiser :
🏆 Stratégies Festival : 6 trophées glanés par l’agence pour Leroy Merlin, Microsoft, le Groupe Le Monde, La Conserve et BNP Paribas Asset Management.
🏆Effie Awards : Sarah Mameri, directrice du planning stratégique, sera membre du jury pour cette nouvelle édition européenne. Le palmarès est à découvrir le 1er décembre.
📱Motorola : “Find Your Edge”, une campagne media 360 pour la sortie de la nouvelle gamme Edge.
📅 Event Brainsonic x Adetem : Quels chantiers engager pour vos stratégies de contenu ? Réponses le 1er octobre, inscrivez vous : lien
On en a fini. Mais FACE b, c’est comme ce petit air qui vous trotte dans la tête, difficile de s’en débarrasser.
On vous donne donc rendez-vous le mois prochain.
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