FACE b #3 - Durablement vôtre
Des trophées publicitaires vertueux, l'avènement du 5ème pouvoir, l'influence militante, la vérité sur la pollution numérique... Le thème de la RSE nous inspire, on vous en fait profiter.
Ce que l’on vous a concocté ce mois-ci :
Des prix, oui, mais sans gâchis
Du Social Network au Social Earthwork
Brainsonic enclenche sa démarche RSE
Clean Walk : Clara Berry met ses pas dans ceux d’Adidas
Pollution numérique : la menace fantôme
À quand des trophées « respons’ad » ?
La vie d’une agence de pub suit un cycle immuable : appels d’offres, brief client, reco, gain de budgets, déploiement des campagnes et, dans le meilleur des cas, trophées glanés à l’un des innombrables palmarès qui célèbre la créativité.
Ces récompenses sont généralement exposées en évidence dans les locaux, ce qui est bien normal puisqu’elles participent à soigner la réputation de l’agence et de ses talents. Pour autant, une question mérite d’être posée à l’heure où l’industrie publicitaire n’a que le mot RSE à la bouche : cette accumulation matérielle est-elle écoresponsable ? Après tout, combien d’entre nous se soucient réellement de connaître le mode de fabrication et la composition des trophées qui ornent nos vitrines ? Ne serions-nous pas tous coupables de jouir d’une gloire honteuse au moment de recevoir ces prix qui sont un élément fondamental du moteur d’une agence ? Allons plus loin dans le raisonnement : brandir fièrement une récompense constituée de matériaux polluants et gagnée pour une brillante campagne vertueuse car jugée « responsable » ne s’apparente-t-il pas à une vaste farce ?
Pour y remédier et éviter de nourrir le discrédit dont souffre déjà suffisamment la publicité, il serait judicieux de s’inspirer de l’initiative des organisateurs des prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Les médailles qui seront remises aux athlètes ont en effet été fabriquées avec le métal de millions d’appareils électroniques recyclés. La collecte menée auprès des Japonais a duré deux ans et a permis de récupérer 28 kilos d’or et plus de 5 000 kilos d’argent et de bronze issus de leurs vieux téléphones portables.
Si l’on part du principe que ce qui a le plus de valeur dans une idée qui vaut de l’or, c’est l’idée elle-même et pas la statuette qui la récompense aux Cannes Lions et autres festivals, alors il est temps de changer d’état d’esprit et de nous détacher de ces reconnaissances matérielles.
Nous invitons donc officiellement les organisateurs de prix publicitaires à fabriquer dorénavant leurs trophées uniquement en matériaux recyclés, et les agences à faire le ménage dans leurs vitrines pour ne garder que les récompenses certifiées conformes. Quitte à refuser un prix si sa composition est douteuse. Chiche ?
Du Social Network au Social Earthwork
- Guillaume Mikowski, CEO chez Brainsonic
Il y a vingt ans, avec No logo, Naomi Klein dressait un état des lieux sans concession de la société de consommation et dénonçait ce qu’elle appelait la tyrannie des marques. À la suite de ce cri d’alarme, beaucoup ont cru à un réveil des consciences et ont même rêvé à l’étiolement du village planétaire. Ils ont eu le temps de déchanter… Le temps a passé et la valorisation des grandes marques mondiales n’a cessé de s’accroître ; surtout, à la faveur de la digitalisation de l’économie, de nouveaux maîtres du monde ont mis la main sur nos existences.
Pour le pire estiment les plus pessimistes, à qui nous ne sommes pas obligés de prêter l’oreille. Car c’est bien connu, le pire n’est jamais certain. S’il est évident que les GAFAs exercent aujourd’hui une domination sans partage sur l’économie numérique, l’essor des réseaux sociaux a néanmoins changé les règles du jeu et il n’est pas anodin que la montée en puissance de la RSE ait accompagné celle des social networks.
Entre la marque et le consommateur, le rapport de force s’est inversé : placée devant ses responsabilités, la marque ne peut plus se contenter de promesses. Elle a dépassé sa seule fonction commerciale pour devenir un acteur sociétal qui doit prétendre à des actions et en démontrer la valeur. De son côté, le consommateur a acquis le pouvoir de faire entendre sa voix et dispose d’un réel moyen de pression pour influer sur les orientations stratégiques des annonceurs. Récemment, le renvoi par Lucasfilm de l’actrice Gina Carano de la série “The Mandalorian”, exigé par les utilisateurs des réseaux sociaux pour des propos controversés, atteste de ce nouveau rapport de force.
Nous sommes passés d’un consommateur qui demande à un “consommacteur” qui exige, c’est le fameux 5ème pouvoir.
En vingt ans, une nouvelle génération de consommateurs s’est imposée. Nous sommes passés d’un consommateur qui demande à un « consommacteur » qui exige… c’est le fameux 5ème pouvoir. Les réseaux sociaux ont finalement contribué à bâtir un rempart contre les excès des marques. Pour gagner leur confiance, celles-ci doivent désormais montrer patte blanche. Et malheur à celles qui auraient la mauvaise idée de ressortir l’artillerie lourde pour arriver à leurs fins, elles prennent le risque de finir aux oubliettes.
Au même titre que nous sommes passés du green washing au purpose washing dans la dernière décennie, nous sommes passés du social network au social earthwork. La bonne nouvelle, c’est que le phénomène s’est largement accéléré à la faveur de la crise actuelle et que tout retour en arrière semble improbable.
On vous a accroché ? La suite de cette tribune est à découvrir ici.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières
Brainsonic est une grande famille où se côtoient quantités d’individus et de talents : des pubeux, des marketeux, des matheux, des bobos, des écolos, des vegans, des barbus, des tatoué(e)s et même une poignée de collapsologues ! Une véritable tribu qui a fait de l’engagement son mantra, prête à se dépenser sans compter pour faire face aux nouveaux enjeux sociétaux et environnementaux qui bousculent les codes de la communication.
Malgré notre bonne volonté, il nous manquait néanmoins jusqu’ici le profil adéquat pour structurer notre démarche RSE. Ce talent providentiel, nous l’avons trouvé en la personne de Théo Chapeyron. Diplômé d’un Master Économie du développement durable et de l’environnement à Paris-Saclay, Théo est notre coordinateur en chef, celui à qui nous avons confié la mission de graver dans le marbre notre « doctrine » RSE. Ne doutez pas un seul instant ni de notre ambition ni de notre exigence, les deux sont immenses. À l’image des attentes des clients de l’agence, mais aussi de nos collaborateurs, pour qui les critères RSE sont aujourd’hui essentiels au moment de nous accorder leur confiance. Brainsonic s’est engagée depuis quelques semaines dans une analyse de matérialité destinée à ordonner notre action qui s’étalera tout au long de l’année, avec en point de mire l’obtention du label agences actives de l’AACC et l’AFNOR.
Si ça peut en rassurer certains, sachez que nous ne partons pas de zéro. L’agence dispose d’ores et déjà de quelques atouts : la note de 87 sur 100 obtenue à l’index Egapro, qui récompense l’égalité homme femme ; et la médaille de bronze de l’évaluation EcoVadis.
La voie sur laquelle nous nous engageons démontre le désir de nous voir capables d’inventer un modèle d’agence vivante, au service d’une économie vivante qui incarne et qui sert l’humain. Ce n’est pas un engagement anodin, et l’on vous donne rendez-vous dans un an pour pouvoir nous juger sur pièce.
L’influence marketing au secours de la planète
Tous les défenseurs de la nature connaissent la morale qui découle de la légende du colibri comptée par Pierre Rabhi, le fondateur du mouvement éponyme. Face à la menace que fait peser la pollution sur l’avenir de la planète, chacun est prié de faire sa part, aussi infime soit-elle. Tel est l’état d’esprit qui anime l’influenceuse Clara Berry, très engagée dans la défense de l’environnement, qui a lancé l’an dernier le mouvement #BerryTrash. Né de sa prise de conscience à la suite de ses nombreux voyages de l’envahissement des plages du monde entier par les déchets, la mannequin a invité via des stories Instagram sa communauté (924 000 followers) à venir l’aider à nettoyer des endroits, et à faire de même seuls de leur côté.
Sa démarche a capté l’attention d’Adidas, elle-même très engagée dans la lutte contre le plastique, qui a monté le mois dernier avec elle et l’enseigne Courir un programme de Clean Walks dont la finalité est de recycler les déchets ramassés et de les confier à un artisan plasticien chargé de les transformer en bijoux et autres objets du quotidien.
Adidas a conçu une chaussure recyclable à l’infini.
L’engagement d’Adidas ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, la marque augmente sensiblement l’utilisation de matériaux durables dans tous les domaines de sa gamme de produits. Cela a débuté en 2015 et sa collaboration avec Parley for the Ocean pour créer une ligne de chaussures faites de plastique récupéré dans les océans. Puis avec le lancement en 2019 de sa Futurecraft Loop, une chaussure conçue pour connaître, potentiellement, une infinité de vie. Une fois usée, la paire peut être renvoyée à Adidas, qui en récupére les matériaux et les utilise pour créer des chaussures neuves, remises sur le marché.
En 2020, pour la première fois, plus de la moitié du polyester utilisé dans les produits de la marque aux trois bandes provenait de déchets plastiques recyclés. Un volume qu’elle entend faire passer à 100% en 2024.
Pollution numérique : l’urgence du déclic
Dans l’ère numérique, paradoxalement, plus on dématérialise, plus on utilise de d’énergie et de ressources naturelles non renouvelables. Cette réalité est bien souvent sous-estimée voire ignorée par une majeure partie de la population qui ne se doute pas qu’un envoyant un simple mail ou en regardant une vidéo en streaming on pollue davantage qu’en voyageant en avion.
Le numérique est plus polluant que le transport aérien
Ainsi, si l’électricité est le carburant d’Internet, il est aussi son talon d’Achille puisqu‘elle provient en majorité de ressources fossiles dont l’extraction et la combustion polluent énormément. Aujourd’hui, le numérique représente 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, ce qui est 1,5 fois plus important que le transport aérien ! D’ici 2025, ce chiffre pourrait doubler et dépasser la part actuelle des émissions des voitures.
Le mail, quant à lui, est à lui seul un véritable fléau et son utilisation n’est pas sans conséquence pour l’environnement. S’il est accompagné d’une pièce jointe d’1 Mo, un mail émet 19 g de Co2. Cet impact pris individuellement est faible mais quand on sait que 34 millions mails sont envoyés toutes les heures sans compter les spams, les conséquences deviennent importantes. Cela correspondrait à l’équivalent de 14 tonnes de pétrole. Envoyer 20 mails par jour pollue autant que parcourir 100 km en voiture.
Il y a donc urgence à agir pour modifier nos comportements au quotidien, ce qui commence par l’évidence : réduire de façon drastique l’utilisation d’objets électroniques et nous désintoxiquer de notre dépendance au clic.
On ne fait pas toujours les gros titres mais ça ne nous empêche pas de pavoiser :
💻 Lancement de produits : création d’un showroom 3D immersif pour l’expert audio Jabra.
💻 Arc, le spécialiste des arts de la table, digitalise sa stratégie évènementielle et son expérience client en créant « Arc Showroom ».
💻 La Croix Rouge française revient sur nos plateaux avec un 3ème épisode en direct de son émission diffusée sur YouTube, C A NOUS.
🏆Grand Prix Stratégies de l'innovation média : l’OR catégorie “Meilleur événement” pour la digitalisation des salons étudiants du Groupe Le Monde par Brainsonic Event.
🏆Grands Prix TOP/COM Corporate Business : l’OR catégorie webdesign pour Wakam et l’OR catégorie gaming pour BNP Paribas Asset Management.
On en a fini. Mais FACE b, c’est comme ce petit air qui vous trotte dans la tête, difficile de s’en débarrasser.
On vous donne donc rendez-vous le mois prochain.
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